Le moulin et ses propriétaires successifs...

 LE MOULIN D’ODOS


Cette grande bâtisse, à la sortie du village, sur le chemin de Laloubère (actuelle rue de Bigorre), désormais propriété communale, date vraisemblablement du XVIIème siècle. Propriété des CASTELNAU, puis des PALAMINY, seigneurs de Laloubère, elle était affermée sous le régime d’un moulin banal.

Les actes notariés consultés (minutes LACAY, notaire à Tarbes), attestent que, dès 1713, un odosséen en avait pris le fermage sans, toutefois, pouvoir l’exploiter : “le dit moulin ne moult pas depuis fort longtemps à cause que l’inondation de la rivière de l’Adour en aurait emporté la digue qui estoit dans la rivière”.

En juillet 1715, un acte rédigé en bonne et due forme, établi par Jean DEFIS, de Laloubère, fermier judiciaire des biens, rentes et revenus dépendant du château et seigneurie de Laloubère, prolonge le bail fait à Roch DAVEZAC, dit Compay, et à son fils Arnaud, pour une période de trois ans,
moyennant un loyer de trente et un sacs de grain, moitié seigle et moitié millet. Le loueur s’engage à la remise en état de la toiture, qui était en chaume, et aussi “à tenir l’eau dans le canal pour que le dit moulin puisse mouldre”.

La description des biens mis à disposition est ainsi rédigée “le moulin banal dépendant du dit château et seigneurie de Laloubère, situé dans le terroir du dit lieu d’Odos, sur le canal de la Gespe, moulant à deux meules avec les terres dépendantes du château”.
Le bail sera renouvelé pour une nouvelle période de trois ans, le 11 décembre 1720.
Anne, autre fils de Roch DAVEZAC, s’associant solidairement à l’exploitation et au règlement du loyer, porté cette fois à quarante trois sacs de grains (signe sans doute que le moulin était de nouveau en usage,
d’autant que l’inflation était à cette époque, quasi inexistante) à porter dans le château de Laloubère le seigle à Notre Dame de septembre, et le millet à fête de Toussaint de chaque année, “à peine de tous dépens, domages et intérets”...
Roch décèdera à Odos le 17 janvier 1740 à l’âge de 80 ans.
Son successeur immédiat n’a pas été recherché, mais c’est un tarbais, de la paroisse Saint Jean, Guillaume BORDES, qui assurera la relève, en tant que meunier, en venant épouser à Odos, le 2 décembre 1758, Jeanne BARRÈRE.

Guillaume décédé en 1782, à l’âge d’environ 60 ans, laissera sa veuve et ses deux filles poursuivre la tâche durant quelques années.
En effet, l’une d’elles, Jeanne Marie, épousera le 17 juin 1788 à Odos, Pierre BARRÈRE, dit Marioulet (cette maison se situe face à la mairie), et recevra, en guise de dot, une dizaine d’ares au chemin de Lamiau, (actuel chemin de Beyrède)  la somme de quatre cent livres, de l’ameublement, linges et hardes, mais à la condition expresse et suspensive que sa mère, veuve, n’ayant point de maison à elle, devra être logée dans la maison de son gendre...avec son autre fille, Jeanne aînée, encore célibataire, “à condition seulement que la dite BARRÈRE mère viendra à quitter le moulin où elle demeure en qualité de meunière avec la dite Jeanne, sa fille aînée, et qu’elle n’entrera pas dans un autre moulin”.

La veuve BORDES décèdera le 17 novembre 1793, à l’âge de 80 ans, en son domicile, au moulin de la “citoyenne” PALAMINY, sans apparemment avoir fait jouer la clause suspensive.
Jeanne-Marie, de son côté, veuve elle aussi, dès octobre 1795, restera bru dans la maison Marioulet, épousant quatre mois plus tard son propre beau frère, cadet Guillaume BARRÈRE...et accouchant 15 jours après d’une fille, posthume de son défunt mari.
Quant à Jeanne, l’aînée, elle trouvera parti, en épousant en décembre 1799 à 34 ans, un autre BARRÈRE, prénommé Simon, de six ans son cadet.

Mais, revenons à notre moulin...

La succession de la veuve BARRÈRE fut assurée par Raymond LACAZE, natif de Fontrailles, qui s’unit en octobre 1794, toujours à Odos, à Andrée CAPDEGELLE, originaire de Luc, puis par son fils Laurent et son petit-fils Jean, soit près d’une centaine d’années de meunerie pour cette famille.

Ce relais familial sera assuré par la venue d’un gendre, époux de Joséphine LACAZE en 1880, Jean- Marie LAFFORGUE, lui même meunier et fils de meunier de Vielle-Adour, qui succéda à Jean LACAZE, décédé en son moulin en 1883.

Tout au long du XIXème siècle, le moulin et son canal de dérivation (ainsi qu’un moulin à scie sur une parcelle contiguë) restèrent la propriété de la famille de PALAMINY, jusqu’au moment, en 1898, où Jean-Marie LAFFORGUE “exploitant de moulin à moudre” en fit l’acquisition.

Une revente ultérieure, vers 1940, fut faite à un juillanais, avant l’acquisition définitive sous la municipalité RIEUDEBAT, de ce moulin qui assurait encore son service dans les années 50.

Michel Sauvée - « Le Passé Odosséen »

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