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LES ORIGINES de la MAIRIE d’ODOS.
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Il semble qu’aux alentours de 1850, pour le moins, la commune d’ ODOS n’avait pas encore de Mairie digne de ce nom.

En 1854, le Conseil municipal envisage alors de vendre des terres communales afin de réunir les fonds nécessaires à cette construction. C’est l’année, aussi, il y a lieu de le souligner, où des travaux importants sont accomplis pour la remise en état de l’église paroissiale, devenue dangereuse à fréquenter.

Ainsi, la municipalité conduite par Denis FOURCADE aura t’elle eu, pendant son long mandat (1848-1870) le mérite de bâtir ou de conserver des bâtiments communaux d’importance. Ce dont, d’ailleurs, ses administrés ne lui seront guère reconnaissants, exigeant du Préfet qu’il soit mis un terme à son mandat, au lendemain de la chute du second Empire.

Le projet de construction n’a pas de suite, car une opportunité se présente : MarieAnne CÉNAC Larré, devenue très jeune orpheline de père et mère, unique héritière, encore mineure, épouse le 2 mai 1860, à Bazet où elle se fixera, un agriculteur de cette commune, Jean GRAZIDE.

Elle possède, en effet, par succession de son père, deux maisons à ODOS. l’une, construite après 1819, paraît convenir, après transformation, pour devenir Ecole de garçons et mairie, l’autre deviendra l’Ecole des filles (actuelle agence de la Poste et locaux du CCAS)..

Un plan est dressé le 24 septembre 1862, par Gabriel DARQUE, architecte à Tarbes La structure extérieure est celle que nous lui connaissons actuellement. Au rez-de-chaussée est prévue une cuisine (l’actuel bureau d’accueil) et la salle de classe. Au premier étage, la salle de mairie (au dessus de la cuisine), deux chambres et un cabinet de travail.

Le 8 mai 1863, une promesse de vente est signée.

Lors de la séance du 26 mai 1863, réuni “sur le projet d’acquisition d’une maison”, le Conseil “considérant que la commune est dépourvue de maison d’école, tant pour les garçons que pour les filles, qu’elle ne possède, non plus, aucune maison pour les réunions des habitants et du Conseil municipal, que les archives doivent être transportées d’un lieu à un autre, qu’enfin une telle privation est nuisible aux intérêts de la commune, considérant que l’acquisition projetée, à laquelle devront être ajoutées de nouvelles constructions et quelques réparations, offre des avantages majeurs à la Commune, tant à raison de son heureuse position que sous le rapport de la contenance qui est propre à recevoir tout espace de construction, délibère ce qui suit : Monsieur le maire demeure chargé de faire les diligences nécessaires auprès de Monsieur le Préfet pour en obtenir l’autorisation de faire l’acquisition dont il s’agit”.

Le Conseil municipal, devant une nouvelle dépense d’importance, était sans doute ragaillardi à la suite d’une délibération, prise le même jour avec les propriétaires les plus imposés de la commune. Il avait été voté une augmentation “de 15 centimes par franc au principal des quatre contributions”. Le 31 août, l’autorisation était accordée à la municipalité de s’imposer extraordinairement, à partir de 1864, pour une période de dix ans.

D’autre part, deux secours étaient accordés : l’un de 4 000 francs, inscrit au budget du Ministère de l’Instruction publique, l’autre, de 6 000 francs, voté par le Conseil de Préfecture de l’ Instruction publique.

Le 4 octobre 1864, en l’étude de Maître GEY, notaire à Tarbes, avait lieu la signature de la vente "d’une maison, jardin et dépendances, en un seul tènement, située à ODOS, au centre du village, confrontant, du levant à rue publique, du midi à Madame de COGNORD, du couchant à grange restant au vendeur, et du nord à rue publique” à la Commune d’ODOS, ce qui est accepté par Monsieur Denis FOURCADE, propriétaire, maire de la dite Commune, autorisé aux fins du présent par arrêté de Monsieur le Préfet des Hautes Pyrénées, pris en conseil de Préfecture le 7 août dernier

La commune pouvait prendre immédiatement possession et jouissance de l’immeuble vendu, celui-ci devant être affecté au service de l’Ecole communale. La vente était faite moyennant la somme de 5 300 francs, la Commune s’obligeant à la régler par fractions annuelles de 500 francs à compter du 1er novembre 1864. le dernier paiement était de 800 francs, le prix de la vente produisant intérêt à raison de 5% l’an.

Quant à la restructuration du bâtiment pour qu’il devienne conforme à la destination prévue, cela devint quelque peu la « bouteille à l’encre ».

Le devis initial était de 12 161 francs, et lors de l’adjudication du 24 mai 1865, deux candidatures s‘exprimèrent : celle de Jean BARRÈRE, maçon à Odos, et celle du sieur LAVEDAN Jeune, entrepreneur à Tarbes. Ce dernier emporta le marché ayant, seul, proposé un rabais de 4% sur le devis...une modeste ristourne de 486,45 francs.

Il n’y perdra rien. le montant du projet est réajusté à 14 000 francs. Un devis supplémentaire de travaux annexes est accepté par le Conseil municipal en juin 1868.

Et le 1er février 1871, lors de la “réception définitive de la maison d’Ecole de garçons”, l’architecte chiffre la facture définitive des travaux exécutés à la somme de 15 403,14 francs.

Ce qui autorisera Jean-Pierre DARESSY Carrère, élu maire en 1871, après bien des décennies de maires nommés par le pouvoir, d’écrire au Préfet dans sa lettre du 2 mars 1872 : “Il y a eu beaucoup d’irrégularités dans la manière dont se sont passées les choses...”.

En somme, il ne restait plus qu’à payer.

Michel Sauvée