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La restauration de l'église d'Odos

La transformation de l'église date du XIXème siècle...

 L’église d’Odos, telle qu’elle apparaît en 1841 avec son mur clocher, sur le croquis de LATASTE, a recouvré
l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui au cours d’importants travaux
d’agrandissement et de restauration effectués sous la municipalité de Denis FOURCADE entre 1850 et 1860.
En 1848, un devis estimatif, daté du 20 juin,
prévoit que “l’agrandissement de l’église aura lieu du côté méridional, en prolongeant le bas-côté déjà commencé, jusqu’au mur occidental qui sert de clocher. Il sera établi deux nouvelles colonnes avec les fermes de la charpente formées par des courbes à la Philibert DELORME. Dans la prolongation du mir méridional du bas-côté, il sera établi la nouvelle porte d’entrée de l’église,
laquelle sera au droit de l’actuelle, et aussi au droit d’un entrecolonnement qui formera la séparation de la nef d’avec le bas-côté”.
Le 7 juillet 1850, a lieu la séance d’adjudication. Les travaux sont confiés à Nicolas BARRÈRE, maçon à Odos, qui l’emporte sur quatre concurrents : Jean BARRÈRE, Laurent MARS, Dominique
LAGARDE, scieur de long, tous d’Odos, et Dominique CAUMONT, charpentier à Tarbes. Jean DULOUT, propriétaire à Odos, accepte de servir de caution à
l’adjudicataire.
Le 9 mars 1851, lors d’une séance extraordinaire du Conseil Municipal, le Maire expose que, par suite des travaux exécutés “les cloches se trouvent presque entièrement renfermées dans cette nouvelle construction, ce qui fait que la sonnerie ne se fait presque pas entendre. Le clocher ne peut donc rester longtemps dans cet état ; il est indispensable que nous le fassions restaurer”. Et pour assurer le règlement des travaux, dont le devis établi par l’architecte départemental,
ARTIGALA, se porte à “la somme de cinq mille et quelques francs”, le Maire propose de demander au Préfet “l’autorisation de vendre aux enchères, en détail, au plus offrant et dernier enchérisseur, soixante pieds de chêne au quartier du Cassoulet...parmi ceux qui ne portent aucun revenu à la commune”. Il espère aussi “un secours que le gouvernement pourrait, peut-être, nous accorder vu surtout que la commune n’a jamais rien demandé”.
Le Conseil, d’un avis unanime, délibère dans le sens proposé par le premier magistrat.
Qu’adviendra t’il du projet de vente des arbres ?. Cet apport escompté suffira t’il à financer une dépense dont le montant s’accroît en raison de l’adjonction de travaux annexes, certainement opportuns.
Le nouveau devis, établi le 12 août 1854, pour un montant global de 7 296,75 francs, comporte trois parties :
-  le mur méridional de l’église, de la porte d’entrée jusqu’à son retour à l’aspect oriental, l’actuel mur menaçant ruine.
-  le carrelage du sol de l’église, qui sera constitué de bandes de pierres de taille des carrières de Lourdes dont l’intérieur desquelles sera rempli en ciment breveté de Saint Avit, de Tarbes.
- la construction d’un nouveau clocher et d’une tribune.
Il est précisé que “le nouveau clocher sera établi au moyen d’une tour carrée, placée contre le mur occidental de l’église. Cette tour aura 3 mètres 30 de largeur de côté, mesurés intérieurement, et les murs auront une épaisseur de 75 centimètres. L’entrepreneur commencera par enlever les cloches, ainsi que tout ce qui concerne les armatures et les fera déposer en lieu de sûreté”.
Le mois suivant, le 12 septembre, lors d’une nouvelle réunion du Conseil, le maire s’exprime ainsi :
“Messieurs, vous avez senti la nécessité de faire construire le clocher de notre église, ainsi que la tribune et le sol dont elle est dépourvue depuis plusieurs années. Vous savez également que le mur
méridional menace ruine. Le chiffre du devis vous étonnera peut-être, vu surtout la modicité de nos ressources, mais le gouvernement, toujours porté à seconder les communes qui font tous les efforts possibles pour se procurer l’indispensable, nous fait espérer qu’il viendra à notre secours”.
La commune peut consacrer la somme totale de 5 147,83 francs à cette construction, dont 700 ont été votés par le conseil de fabrique. Il ne reste à trouver que 2 000 francs environ, sous forme de secours, demande appuyée par l’architecte diocésain qui estime, dans son rapport, que “la commune paraît avoir déjà fait beaucoup de sacrifices pour l’entretien de son église”.
Par lettre du 11 août 1855, le Ministre de l’Instruction et des cultes informe le Préfet des Hautes- Pyrénées qu’il a accordé un secours de 1 000 francs, en deux annuités de 500 francs chacune.
Il faut refaire les comptes. Le temps presse, car Monseigneur l’Evêque menace d’interdire l’accès à l’église.
Le 13 avril 1856, lors d’une nouvelle délibération municipale, on arrive à “boucler” le budget nécessaire (la vente des arbres procurera, selon estimation, la somme de 1 634,59 francs).
L’adjudication a lieu le 1er juin 1856. Les travaux devront être menés sous un délai de quinze mois. Plusieurs concurrents se retirent après avoir consulté le dossier et sans soumissionner. Les travaux sont confiés à Jean BARRÈRE, maçon d’Odos. Le sieur Mathieu ARBERET, charpentier de Juillan, se porte caution.
Ainsi, au début de 1858, à l’heure des apparitions de Lourdes, les odosséens disposeront-ils d’une église rénovée, mais dont, on peut le regretter, la “silhouette” aura perdu son cachet ancien, bien attachant.

Michel Sauvée - « Le Passé Odosséen »